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Rappels historico-anthropologiquesLe malade dit mental
était considéré comme à part, et il fallait
La plupart des sociétés étant conditionnées et régulées par des autorités, qui prétendaient relever d'un obscur pouvoir « religieux » (qu'il fût animiste, poly ou monothéiste...), ces manifestations « inclassables » se virent mettre en relation avec ce que l'étrange avait de « tremendum et fascinosum ». Et par voie de conséquence, les auteurs de ces étranges manifestations furent de quelque manière associés aux « entités » dont on postulait et l'existence et les pouvoirs. Il n'y eut jamais de société sans croyance ni sans exploitation de ce qui pouvait être considéré comme « su(pe)rnaturel » ! Le travail d'élaboration sur ces phénomènes aboutit à la mise en place d'un statut spécifique (adapté aux régions et aux époques) attribué aux membres de la communauté manifestant ce type de « qualité » : encore fallait-il alors se les rendre bienveillantes et favorables, et donc leur réserver une position valorisante (à contrôler, certes) et efficace pour la société : une habitation spéciale, des avantages en nature, un emplacement d'honneur lors des cérémonies, les meilleurs plats, etc... On les consultait en toutes sortes d'occasions, et un « prêtre » était chargé d'interpréter le « message » délivré dans une langue parfois/souvent incompréhensible, ou bien tellement « métaphorique » que les résultats pouvaient être sollicités par tel ou tel membre de la Cté, en fonction de ses intérêts propres... Conclusions
Pourquoi la croyance serait-elle particulièrement concernée par la maladie mentale ?Par définition, les phénomènes religieux traitent, entre autres, des relations possibles avec « ce qui dépasse » l'ordinaire, et qui le fonde sans le supprimer : est-il possible, autrement dit, d'entretenir des rapports avec ce qui est au-delà de la nature, et de ses capacités naturelles ? L'une des fonctions des shamans, par ex., est toujours (Inde, Népal, Shinto Japonais, Candomblé Brésilien, les Moluques...) d'entrer, ou de faire entrer dans un monde, des mondes où une « antenne » avec le sur-réel peut s'établir : cette activité est en général « pratiquée » par des personnages étranges, et qui soignet d'autant plus leur étrangeté, que celle-ci est nécessaire à leur « reconnaissance sociale » et à leur ...gagne-pain ! Même l'aspect extérieur, - vêtement, coiffure, mode de déplacement, voix etc..- vont concourir à rendre « étranges », extra-ordinaire, « remarquable »... l'atmosphère générale qui se dégage de leur fréquentation ! Bref, une certaine crédulité, - faite de naïveté naturelle et de détresse réelle,- va favoriser sa propre exploitataion. Les comportements de « croyances » sont précisément articulés autour de plusieurs caractéristiques d'ordre psychologiques qui favorisent, sinon l'émergence, du moins la pratique de telles activités :
Entre CONFIANCE et RENONCEMENT, le « croyant » hésite :
LE MYSTIQUEUne expression, très significative dans son humour, court dans l'Église Catholique : « Mon Dieu, délivre-nous des saints ! » Pourquoi ? Le mot « saint » lui-même signifie : séparé, retranché, mis à part. Il est de la même racine originaire que « sexe », signifiant à la fois ce qui est séparé d'autre chose (la distinction et la séparation des sexes), et ce qui reçoit un traitement spécificique, à part, propre. C'est d'ailleurs pourquoi, les rites de la fécondité, puis ceux de la prostitution sacrée, ont toujours été mis en relation avec l'essence du religieux dans les civilisations premières : le phénomène de la procréation, de la fécondité, et de la vie plus globalement, sont le siège même du mystère, et partant, de notre rapport avec la création et ses créateurs : cosmo, - théo et anthropogonies. Le saint est donc celui qui, à la fois par ses propres forces (volonté, exercice, ascèse, renoncement, etc.) et aidé par la « grâce » (cad d'abord une « élection », puis les forces qui lui sont accordées par « l'a/Ailleurs » vers lequel il tend), parvient à un état « altéré » (altered state) dans lequel il EST en relation avec l'objet/sujet de sa quête : Jean de la Croix ne voulait pas moins que VER A DIOS ! Il n'est pas « humainement » possible que ces « gens-là », en « revenant » sur terre, puissent avoir un comportment « ordinaire : leur vie intégrée comporte (désormais) une autre capacité : celle d'aller et de venir d'un état à un autre état, sans pour autant parler de transes, d'yeux révulsés et d'écume au coin des lèvres ! Mais le problème est là pour LES AUTRES, ceux qui ne »voyagent« pas ! On leur apporte des nouvelles d'ailleurs ! Oui, mais ? ! (Un phénomène analogue est celui des NDE, qui mériterait un développemenbt spécifque lui aussi !) Ceux qui fréquentaient Abraham, Moïse, et Jésus ou bien les grands saints de l'Écriture, ne devaient vivre si facilement que cela ! Car les comportements (paroles, actes etc..) de ceux qu'ils « suivaient » devaient être sans cesse « interprétés » en fonction du la double origine de leur « production » : en deça et au-delà ! D'où cet humour catholique romain de demander à Dieu de nous délivrer de cet inconfort ! Chez le mystique « authentique », la FOI active toute son activité spécifique, et celle-ci est adhésion intérieure à l'Être dont il prétend faire l'expérience d'existence et de relation. La FOI renvoie aux autres hommes comme frères et sœurs de Celui que le mystique prétend rencontrer. Sa « passion » se joue dans le cadre de la Communion des Saints, qui, sociologiquement parlant, joue le rôle d'instance de contrôle et de régulation. Le mystique, de plus, se soumet à l'Église et à son magistère, et lui obéira le cas échéant, même à contre-cœur, montrant par là sa docilité fondamentale à la volonté de ce Dieu qu'il prétend rencontrer dans son expérience religieuse ! À PART, certes, MAIS TOUJOURS DEDANS ! Quand une société, un groupe, un mouvement se veut lieu et moyen de rencontre avec les « forces » dont il prétend qu'elles l'animent, et qu'il ne se donne pas en même temps les moyens de réguler ces échanges, il sombre dans une sorte d'aliénation collective. En effet, la fin de ces expériences n'est jamais d'annihiler l'autonomie de la personne ni dsu groupe, mais bien au contraire d'en favoriser toutes les potentialités, qui'elle saura mettre au service de son développement propre et de celui des autres humains. CONCLUSIONAINSI LA MALADIE MENTALE est un lieu, une réalité et une instance
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