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Plan de la conférence
« Le Mal »
Fénelon, Grasse
11 JANVIER 2002 |
« Le problème n'est plus :
D’où vient le mal ?, mais « D'où vient que nous le faisons ? »
(Paul Ricoeur )
INTRODUCTION :
- RAPPORT entre le mal commis et le mal souffert : mal souffert // mal commis ; peine // faute.
- pourquoi moi ?
- interpréter le mal par le biais de la faute : pourquoi la liberté se rend-elle coupable ? QU’EST-CE QUI FAIT BASCULER LA LIBERTÉ DU CÔTE D’UNE FAUTE QUI LUI FERA REALISER QU'ELLE ÉTAIT LIBRE ?
- ce que le paradoxe absolu révèle à propos du péché, c’est d’abord qu’il est en l’homme un mal posé par l’homme et pourtant invincible par l’homme.
CHEMINEMENT :
- Job 3 : abîme du mal subi
- Job 10 : Premières impasses de la culpabilité : auto-accusation & accusation de l’autre/l'Autre, et auto-justification
- Gn 2-3 : péché originel d’un connaissance fantasmatique et absolutisée du Bien et du Mal
- Is 52-53 / LE Serviteur souffrant : la confrontation lucide avec le mal subi, l’acceptation du moi souffrant, et la solidarité inconditionnelle avec ceux et cellesqui l’oint fait souffrir
- Mt 18 : le pouvoir de pardonner, aussi originel que le mal originel : 77 X 7 fois !
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1) Job 3 : abîme du mal subi
- L’intuition juste de la doctrine du péché originel, c’est la solidarité de tous les hommes face à un mal déjà-là auquel ils participent sans le vouloir : l’intuition biblique, c’est que :
- Le mal a toujours été là ;
- Il n'y a jamais eu de paradis ;
- La quête du sens oriente le mal vers son a-venir et vers son origine
- La doctrine du péché originel passe sous silence l’antériorité du mal subi et fait peser un interdit sur la pensée. Ce qui fait du mal originel :
- la source du plus fécond questionnement sur l’être-humain
- de la plus riche approche de l’autre
- de la plus radicale intuition de l’altérité de Dieu
- IMPORTANCE DU TÉMOIGNAGE de la peine et de la faute, pour sa compréhensibilité
- Comment le mal subi dvient constitutif de l’identité
- L’abîme du mal est considéré comme co-extensif à la vie et semble donner accès à l’existence la plus authentique
- Le contraire du mal n’est pas le bien mais le sens
2) Job 10. Premières impasses de la culpabilité : auto-accusation & accusation de l'autre/l'Autre, et auto-justification
Entre auto-accusation & auto-justification : les 2 tentations d’un « Dieu méchant »
- Transformation de la victime en coupable ;
- Perceptions d’une culpabilité non-originelle ;
- Une culpabilité en quête de sens ;
- Une négation du 2nd degré : la négation de la culpabilité.
3) Gn 2-3. Péché originel d’un connaissance fantasmatique et absolutisée du Bien et du Mal
- Deux mystères contemporains : celui de la vie et celui du mal (Gn 2-3)
- Le mal et le bien à jamais dans la sphère de l’inconnaissable, par le biais de l’interdit ;
- Juste après l’interdit, la nécessité d’un vis-à-vis pour faire face au mal ;
- La vocation humaine, plus originaire que le fantasme de maîtrise du bien et du mal ;
- La suggestion du serpent : le salut par la connaissance du bien et du mal ;
- La connaissance du bien et du mal : un fantasme d’auto-suffisance ;
- Le fruit mortel : « voir »dans l’existence de l’autre l’origine du mal ;
- Et la prétention mortelle : connaître le bien et le mal ;
- De l’impasse de la connaissance à l’avenir de la vocation.
- À la base de toute connaissance du bien et du mal, une confusion existentielle ; et de la confusion à l’aveuglement : l’enfer « normal »
- Le double aveuglement : une ignorance (de faire le mal) qui s’ignore elle-même ;
- Le mal occulté ;
- Le mal nié ;
- Le mal reproduit ;
- Le sacrifice d’Isaac ;
- « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font ! » ;
4) Is 52,13 – 53,12 : Le Serviteur souffrant : la confrontation lucide avec le mal subi, l’acceptation du moi souffrant, et la solidarité inconditionnelle avec ceux et celles qui l’ont fait souffrir.
- Le regard de Dieu sur l’abîme du mal, dévoilé par l’attitude du Serviteur
- L’anonymat est essentiel : il s’agit de tout homme, de tout un chacun ;
- La vocation du Serviteur est ancrée dans la promesse du Sens à venir ;
- Dieu n’a pas changé :
- l’attitude du Serviteur est déterminante
- Dieu ne prend pas sa revanche par Serviteur interposé
- Le Sens, enraciné dans le mal subi et assumé sans être reproduit
- « Nos douleurs, ils les as portées / il les porte »
- « Nos maladies / faiblesses, lui, il les a levées »
- Alors « le Seigeneur est intervenu en lui, concernant le tort de nous tous »
- « Il sera exalté à l"extême »
- « Dans sa connaissance, juste, il rendra justice, mon Serviteur »
5) Mt 18. Le pouvoir de pardonner, aussi originel que le mal originel : 77 X 7 fois ! La vie relationnelle : enjeu du texte.
- S’abaisser à entrer en relation, entrer dans le Royaume (v : 1 - 4)
- La question posée par les disciples : « comment être le plus grand dans le Royaume des cieux »
- La réponse au mal est d’abord un acte
- La réponse donnée aux disciples : « Quiconque… » (v : 4)
- Accueillir SON enfance blessée, ou bien blesser A SON TOUR (vers : 5-7) ;
- Renoncer à une image de soi non entamée par le mal (v : 8 - 9) ;
- Se metter en quête, avec Dieu, de son moi perdu (v : 10 – 14) ;
- Se mettre en quête d’autrui « par qui » le mal est « venu » (v :15 – 20 ) ;
- Laisser aller le mal subi sans condition, en toute liberté (v : 21 – 27 ) ;
- Prendre conscience que ce pouvoir est comme un pouvoir « de vie ou de mort » (v :28-31) ;
- Laisser aller TOUT le mal subi, pour une vie relationnelle « céleste » (v :32 – 35).
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